Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/40

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Cet Henri Cremer s’occupa donc tout à la fois d’enluminer, de lier, de rassembler entre eux les feuillets, et de terminer la reliure de cet ouvrage. Malheureusement la couverture manque complètement : cette inscription à la fin d’une reliure, en forme de signature est la plus ancienne connue.

Voici encore, pris dans l’exposition de la salle Mazarine à la Bibliothèque nationale [1], un autre exemple, également le plus ancien connu, d’une inscription de relieur apposée comme signature mais mêlée à la décoration extérieure des plats. Cette reliure, qui est l’œuvre de JeanRichenbach, est ornée de fers à froid etde légendes posées enexergue autour de chaque plat. Le recto indique le titre et le nom du possesseur ; sur le verso on lit : Pkr Me

JOHANNEM RlCHENBACH CAPELLANUM IN GYSLINGEN ILLI

Gatus Est Anno DoMiNici 1469. Ce qui se traduit ainsi : Est relié par moi, Jean Richenbach, chapelain à Geislingen, l’an du Seigneur 1469.

Un objet de haute curiosité, c’est le grand volume in-folio Speculum Morale vincency 4478, qui figurait l’année passée à l’Exposition rétrospective du livre, au Palais de l’Industrie, sous le n° 1. La reliure de ces traités théologiques de Vincent de Beauvais est curieuse et très intéressante pour l’époque qui l’a produite. Couverte en veau, sa décoration est obtenue à l’aide de deux procédés différents : la ciselure à la main et l’estampage au fer chaud. Les roulettes ou ornements sont estampés, les armes fie Rohr et de Salzbourg, surmontées d’un M, de la couronne impériale avec la devise : unica spes mea sont traitées en ciselure au burin sur un fond de mille points. Ce fut un présent que l’empereur

  1. N° 486 (imprimé)