Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/71

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Antoine-Michel Padeloup, qui se faisait appeler Padeloup le jeune, pour qu’on ne le confondît pas avec son frère Philippe, d’une famille de libraires et de relieurs qui remonte à la première moitié du xviie siècle, doit être considéré comme le plus


grand maître de son temps. Les reliures sorties de ses mains étaient généralement bien faites, les décorations à petits fers ou en mosaïque dorée au filet, qui ornaient ses travaux les plus importants, étaient gracieuses et savamment combinées. C’est lui qui inaugura ces compositions majestueuses, obtenues à l’aide de plaques gravées qui décoraient les grands ouvrages de l’État. Tous les maîtres en l’art de relier, ses contemporains aussi bien que ceux qui l’ont suivi, n’ont fait que copier et continuer le style qu’il avait innové. Il fut nommé relieur du roi le 23 août 1133, en succession de LucAntoine Boy et.

Le Monnier fut relieur du Régent, il s’était créé une sorte de spécialité en ornant ses reliures de scènes pastorales ou de compositions empruntées aux Chinois et exécutées en mosaïque de peau dorée au jeu de filets. Quelques-unes de ses productions sont très réussies et constituent de véritables tours de force, mais il y en a d’autres, surtout celles dessinées dans le goût chinois, qui laissent beaucoup à désirer. Un des plus remarquables objets, sortis de sa main, est sans contredit le petit volume des Amours de Daphnis et Chloé, dont j’ai donné la reproduction dans mon Manuel.

Voici une très curieuse reliure, exécutée conjointement par les relieurs Monnier (ou Le Monnier) et Plumet, pour contenir les statuts de la Loge