Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/106

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pesait à son cou, plus lourd qu’une meule, de sorte que leurs têtes enfin s’entrechoquèrent.

— « Jukes ! Eh là ! Monsieur Jukes ! »

Il fallait une réponse à cette voix qui n’acceptait pas de se taire. Jukes répondit comme de coutume.

— « Oui, capitaine. »

Mais aussitôt son cœur décomposé par la tempête et la nostalgie affreuse de la paix, s’affranchit de la discipline, mutiné contre tout commandement.

Le capitaine Mac Whirr à présent maintenait la tête de son second solidement coincée dans son coude ; il la collait contre ses lèvres glapissantes. Parfois Jukes l’interrompait : « Attention, capitaine ! » ou bien c’était le capitaine qui braillait d’urgence un « Tenez bon ! » quand il semblait qu’avec le navire tout le sombre univers chavirait. Un temps d’arrêt. Ça flottait encore. Et le capitaine reprenait ses cris :

— « Il dit… toute la bande… démarrés… devriez aller voir… ce qu’il y a… »

La pleine force de l’ouragan n’avait pas