Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/125

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bat au vent pour la tirer à lui ; la porte claqua derrière lui ; on eût dit qu’un coup de fusil l’avait projeté dans la pièce au travers de la boiserie. Il se retrouva soudain de l’autre côté, se retenant à la poignée.

Le cerveau-moteur perdait de la vapeur, et un brouillard léger emplissait l’exiguité de la chambre où le verre de l’habitacle formait un ovale de lumière. Le vent hurlait, chantait, sifflait ou grondait en rafales soudaines qui secouaient les portes et les volets sous la mauvaise averse des embruns.

Deux glènes de ligne de sonde et un petit sac de toile balancés au bout d’un long cordage, tantôt s’écartaient de la cloison par un mouvement de pendule, puis revenaient s’y appliquer. Le caillebotis était presque à flot ; à chaque gros coup de mer, l’eau jaillissait violemment à travers les fentes sur les côtés de la porte ; l’homme de barre, avait jeté bas son béret, sa vareuse, et se tenait debout, greffé sur le manchon de l’appareil. Le petit volant de cuivre avait, dans ses mains, l’apparence d’un joujou