Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/133

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marmotta quelque chose avec aigreur. Mais la voix lente et avisée là-haut, s’anima pour demander :

— « Jukes n’est pas encore arrivé ? » Puis, après une courte attente : « J’aimerais bien qu’il se dépêchât ; je voudrais qu’il en finisse et qu’il monte ici au cas où il arriverait quelque chose. Pour veiller au navire. Je suis tout seul. Le lieutenant a perdu…

— Quoi ? » M. Rout dans la chambre des machines déplaça la tête pour crier dans le tuyau : « Par dessus bord ? » puis plaqua son oreille à l’embouchure.

— « Perdu la tête » continua la voix d’un ton positif. « Diablement fâcheux. »

M. Rout en entendant ceci ouvrit de grands yeux. Il perçut un bruit de lutte et des exclamations entrecoupées descendirent vers lui. Il tendit l’oreille.

Pendant ce temps, Beale, le troisième mécanicien, les bras levés, tenait entre les paumes de ses mains, la jante d’une petite roue noire qui faisait saillie à côté d’un gros tube de cuivre ; il semblait la tenir en équilibre au-dessus de sa tête, comme si