Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/136

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s’esquivant délibérément, des traverses dodelinaient de la tête, des disques de métal glissaient sans frottement l’un contre l’autre, lents et calmes dans un tournoi de lueurs et d’ombres.

Parfois tous ces mouvements puissants et infaillibles ralentissaient simultanément comme s’ils eussent fait partie d’un organisme vivant atteint d’un soudain accès de langueur ; les yeux de M. Rout brillaient alors, plus sombres dans sa longue face blême. Il soutenait la lutte, en pantoufles de tapisserie ; une veste courte et luisante recouvrait à peine ses reins ; ses poignets pâles faisaient saillie hors des manches trop étroites et trop courtes comme si la circonstance critique eût ajouté quelque chose à sa taille, allongé ses membres, augmenté sa pâleur et creusé ses yeux.

Il se déplaçait avec une activité incessante et pleine d’à-propos, grimpant au plus haut, disparaissant tout en bas ; et, quand il s’arrêtait en face de la mise en train, se retenant au garde-corps il continuait à jeter des coups d’œil à droite, vers le manomètre, et vers le tube de niveau,