Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/135

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Peints en blanc, ceux-ci s’élevaient en obliquant comme un toit jusqu’à la pénombre de la claire-voie ; et tout le vaste espace ressemblait à l’intérieur d’un monument, divisé par des parquets de caillebotis métallique aux différents niveaux desquels vacillaient des lumières ; au centre une colonne d’ombre s’était massée, hésitant parmi l’effort bruyant des machines au-dessous de la ferveur immobile des cylindres. Une vibration intense et sauvage faite de tous les bruits de l’ouragan planait dans la chaleur silencieuse ; l’air était imprégné d’une odeur de métal chauffé, d’huile et d’une légère vapeur.

Des lueurs pareilles à de longues flammes pâles tremblaient sur les surfaces polies du métal ; les énormes têtes des manivelles émergeaient tour à tour du parquet de chauffe en un éclair de cuivre et d’acier — et disparaissaient, tandis que les bielles aux jointures épaisses, pareilles à des membres de squelette semblaient les attirer, puis les rejeter avec une précision fatale. Et tout au fond, dans une demi clarté, d’autres bielles allaient et venaient,