Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/150

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Hein ! Vous ne pourriez pas faire descendre un de vos empotés pour vider les escarbilles ? Elles finissent par nous étouffer ici. Malédiction ! Dites donc ! Hein ! Vous vous rappelez le code : « matelots et chauffeurs sont tenus de s’entr’aider ». Hein ! Vous entendez ? »

Et tandis que Jukes remontait précipitamment, l’autre continuait encore, la face levée vers lui :

— « Pourriez pas me répondre ? Qu’est-ce que vous venez fourrer votre nez par ici ? De quoi vous mêlez-vous ? »

Jukes sentit qu’il ne se possédait plus. De retour dans la coursive sombre, il était prêt à tordre le cou à celui qui ferait le moindre signe d’hésitation. Rien que d’y penser, cela le rendait furieux. Lui, ne pouvait reculer ; par conséquent, eux ne reculeraient pas.

Son impétuosité, lorsqu’il revint parmi eux, les entraîna. Ses allées et venues, la fureur et la rapidité de ses mouvements les avaient déjà excités et effrayés ; dans ses brusques irruptions parmi eux, plutôt pressenti que perçu, Jukes leur apparais-