Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/174

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plus que cinq minutes à vivre. Pourrais pas le supporter, Monsieur Jukes. »

Comme un cri roulant à travers les échos d’une gorge rocheuse, un bruit bizarre et caverneux s’approcha du navire, puis s’éloigna. La dernière étoile, élargie, brouillée, et qui semblait retourner à la nébuleuse originelle, lutta quelques instants encore avec la formidable nuit qui s’approfondissait au-dessus du navire ; puis s’éteignit.

— « À nous, maintenant » souffla le capitaine Mac Whirr. « Eh ! M. Jukes ?

— Présent, capitaine. »

Les deux hommes se perdirent de vue.

— « Il faut avoir confiance qu’il va traverser cela et ressortir de l’autre côté. Ceci est clair et net. Il n’y a pas de place ici pour la stratégie des tempêtes du capitaine Wilson.

— Non, capitaine.

— Il va être étouffé et balayé pendant des heures encore » grommela le capitaine « mais, à l’heure qu’il est, il ne reste plus guère sur le pont, à emporter — que vous ou moi.