Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

allions inspecter le navire ensemble, capitaine » dit l’aîné des associés ; et les trois hommes se mirent en route pour examiner les perfections du Nan-Shan, de l’étrave à la poupe, de la carlingue aux pommes de ses deux mâts à pible.

Le capitaine Mac Whirr avait commencé par ôter son paletot qu’il accrocha à l’extrémité d’un petit treuil à vapeur, synthèse des raffinements les plus modernes.

— « Mon oncle a écrit hier pour vous recommander à nos bons amis, — MM. Sigg, vous savez bien — et ils vous laisseront sans doute le commandement » dit le plus jeune des associés. « Vous pourrez vous vanter de commander le plus docile des navires qu’on puisse voir sur les côtes de Chine, capitaine, » ajouta-t-il.

— « Croyez ?… Merci bien, » bredouilla confusément Mac Whirr. Devant les éventualités lointaines il demeurait aussi indifférent qu’un touriste myope devant la beauté d’un vaste paysage ; et ses yeux, au même moment, se posant par hasard sur la serrure de la porte de la cabine, il se