Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/22

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dirigea vers celle-ci d’un air absorbé et commença d’en secouer la poignée avec vigueur, tout en protestant de sa voix sérieuse et basse :

— « On ne peut plus se fier aux ouvriers aujourd’hui. Voici une serrure ; c’est tout flambant neuf et ça ne marche pas du tout. Ça bloque. Tenez ! Tenez !… »

Aussitôt qu’ils se trouvèrent seuls dans leur bureau, à l’autre bout du chantier :

— « Vous avez chanté l’éloge de cet individu à Sigg ; mais j’aimerais savoir ce que vous appréciez en lui ? » demanda le neveu avec un léger mépris.

— « Je reconnais qu’il n’a rien d’un capitaine de roman, si c’est là ce que vous voulez dire », répondit l’aîné sèchement. « Est-ce que le contremaître des menuisiers est dehors ?… Entrez Bates. Comment se fait-il que vous laissiez les hommes de Tait nous poser une serrure défectueuse à la porte de la cabine ? Le capitaine l’a remarqué tout de suite. Faites-en mettre une autre. Les petites pailles, Bates… les petites pailles ! »

La serrure fut donc remplacée, et peu