Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/65

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regard qui le fixait par-dessus le livre, fit une grimace embarrassée.

— « On roule comme de vieilles bottes », dit-il d’un air penaud.

— « Oui ! gros temps — très gros temps. Que voulez-vous ? »

À cette demande Jukes perdit pied et commença à patauger.

— « C’est rapport à nos passagers », dit-il à la manière d’un homme qui s’accroche à un fétu de paille.

— « Passagers ? » s’exclama Mac Whirr. « Quels passagers ?

— Mais les Chinois, capitaine, » expliqua Jukes à qui cette conversation tournait sur le cœur.

— « Les Chinois ! Pourquoi ne parlez-vous pas clairement ? Je n’arrive pas à comprendre ce que vous voulez dire. Jusqu’à ce jour, je n’avais pas entendu appeler « passagers » une bande de coolies. Passagers, vraiment ? Mais qu’est-ce qui vous prend ? »

Mac Whirr, refermant le livre sur son index, abaissa le bras et parut intrigué.