Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/66

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— « Qu’est-ce qui vous fait penser aux Chinois, M. Jukes ? »

Jukes fit un plongeon comme un homme acculé :

— « Le navire embarque de leur côté, capitaine. Leur pont est tout plein d’eau. Je pensais que vous pourriez peut-être faire mettre debout à la lame — pendant quelque temps. Jusqu’à ce que cela se calme un peu. Ce qui ne va pas tarder, il faut croire. Le cap à l’est. Je n’ai jamais vu un bateau rouler comme ça. »

Il se tenait debout dans la porte. Le capitaine renonçant à l’insuffisant point d’appui que lui offrait la planchette lâcha celle-ci brusquement et alla s’abattre sur sa couchette de tout son poids.

— « Le cap à l’est ? » dit-il en faisant effort pour se mettre sur son séant. « Mais c’est nous dévoyer de plus de quatre quarts ?

— Oui, capitaine ; juste assez pour contourner cela. »

Le capitaine Mac Whirr s’était maintenant assis. Il n’avait pas lâché le livre, ni même perdu la page.