Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/79

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— « J’ai envoyé l’équipage couvrir les manches à air. Heureux que je sois resté sur le pont ! Je ne pensais pas que vous vous seriez endormi et alors… Qu’avez-vous dit, capitaine, quoi ?

— Rien, cria le capitaine Mac Whirr. J’ai dit : Bon. Bien !

— Bonté divine ! Nous n’y coupons pas, cette fois. » hurla Jukes.

— « Vous n’avez pas changé la route ? » demanda Mac Whirr à tue-tête.

— « Non, capitaine. Parbleu non. Le vent donne en plein de l’avant ; et voilà la mer debout qui s’amène. »

Un plongeon du navire s’acheva sur un choc, comme si son brion eût rencontré un corps solide. Un moment de calme, puis une haute volée d’embruns s’abattit avec le vent en cinglant leurs visages.

— « Conservez la direction aussi longtemps que possible » cria le capitaine Mac Whirr.

Avant que Jukes eût nettoyé ses yeux pleins d’eau salée, toutes les étoiles avaient disparu.