Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/513

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gnée de pièces dans l’espoir que leur son séduirait la pauvre femme.

Un éclat de rire salua ce dernier effort.

— Catherine, reprit-il d’une voix suppliante, je vous épouserai : nous aurons tout pour nous deux. Il y a tant, oh ! tant !

— Voleur, assassin, lâche, riposta rudement Catherine.

— Ah ! Catherine, dit Mathias d’une voix plaintive, me voici à genoux dans l’obscurité, je tends vers vous mes mains tremblantes et j’implore votre secours. Ayez pitié de moi ! Soyez miséricordieuse. Ouvrez la porte : je vous aimerai, je vous serai reconnaissant ma vie entière.

— J’ai pitié de vous, répondit Catherine.

— Ah ! s’écria Mathias avec espoir, je savais bien que vous me délivreriez.

— J’ai pitié de vous, reprit ironiquement la pauvre femme, pitié comme vous avez eu pitié de Cécile ; je suis compatissante envers vous comme vous l’avez été pour l’oncle Jean votre bienfaiteur… Mais je ne suis pas venue pour cela, Mathias : je voulais vous montrer quelque chose. Regardez par le trou de la serrure ce que je tiens en main ; regardez ce que je fais.

Mathias appliqua son œil au trou, et comme il y avait de la lumière au dehors, il put voir assez bien ce que faisait la mendiante.

Celle-ci déploya un papier, et dit :

— Le voyez-vous ? Vous avez assassiné le vieux homme malade parce que vous aviez un testament qui devait