Page:Considérations sur la France.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

disparu, mais les principes subsistent. Les législateurs (pour me servir de leur terme) n’ont-ils pas prononcé ce mot isolé dans l’histoire : La Nation ne salarie aucun culte ? Quelques hommes de l’époque où nous vivons m’ont paru, dans certains momens, s’élever jusqu’à la haine pour la Divinité ; mais cet affreux tour de force n’est pas nécessaire pour rendre inutiles les plus grands efforts constituans : l’oubli seul du grand Être (je ne dis pas le mépris) est un anathème irrévocable sur les ouvrages humains qui en sont flétris. Toutes les institutions imaginables reposent sur une idée religieuse, ou ne font que passer. Elles sont fortes et durables à mesure qu’elles sont divinisées, s’il est permis de s’exprimer ainsi. Non seulement la raison humaine, ou ce qu’on appelle la philosophie, sans savoir ce qu’on dit, ne peut suppléer à ces bases qu’on appelle superstitieuses, toujours sans savoir ce qu’on dit ; mais la philosophie est, au contraire, une puissance essentiellement désorganisatrice.

En un mot, l’homme ne peut représenter le Créateur qu’en se mettant en rapport