Page:Considérations sur la France.djvu/110

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une grande partie du genre humain, et défendue d’âge en âge par les premiers hommes du temps, depuis Origène jusqu’à Pascal, malgré les derniers efforts d’une secte ennemie, qui n’a cessé de rugir depuis Celse jusqu’à Condorcet.

Chose admirable ! lorsqu’on réfléchit sur cette grande institution, l’hypothèse la plus naturelle, celle que toutes les vraisemblances environnent, c’est celle d’un établissement divin. Si l’œuvre est humaine, il n’y a plus moyen d’en expliquer le succès : en excluant le prodige, on le ramène.

Toutes les nations, dit-on, ont pris du cuivre pour de l’or. Fort bien : mais ce cuivre a-t-il été jeté dans le creuset européen, et soumis, pendant dix-huit siècles, à notre chimie observatrice ? ou, s’il a subi cette épreuve, s’en est-il tiré à son honneur ? Newton croyoit à l’incarnation ; mais Platon, je pense, croyoit peu à la naissance merveilleuse de Bacchus.

Le christianisme a été prêché par des ignorans et cru par des savans, et c’est en quoi il ne ressemble à rien de connu.

De plus, il s’est tiré de toutes les épreuves. On dit que la persécution est un vent