Page:Considérations sur la France.djvu/113

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sant de toutes ses forces le renversement du système ancien, donne aux ennemis du christianisme tout l’appui qu’elle lui accordoit jadis : l’esprit humain prend toutes les formes imaginables pour combattre l’ancienne religion nationale. Ces efforts sont applaudis et payés, et les efforts contraires sont des crimes. Vous n’avez plus rien à craindre de l’enchantement des yeux, qui sont toujours les premiers trompés ; un appareil pompeux, de vaines cérémonies, n’en imposent plus à des hommes devant lesquels on se joue de tout depuis sept ans. Les temples sont fermés, ou ne s’ouvrent qu’aux délibérations bruyantes et aux bacchanales d’un peuple effréné. Les autels sont renversés ; ou a promené dans les rues des animaux immondes sous les vêtements des pontifes ; les coupes sacrées ont servi à d’abominables orgies ; et sur ces autels que la foi antique environne de chérubins éblouis, on a fait monter des prostituées nues. Le philosophisme n’a donc plus de plaintes à faire ; toutes les chances humaines sont en sa faveur ; on fait tout pour lui et tout contre sa rivale. S’il est vainqueur, il ne dira pas comme César : Je suis venu, j’ai