Page:Considérations sur la France.djvu/125

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Russes, etc. ; je sais même, grâces à Montesquieu, qu’on peut être Persan : mais quant à l'homme, je déclare ne l’avoir rencontré de ma vie ; s’il existe, c'est bien à mon insu.

Y a-t-il une seule contrée de l’univers où l’on ne puisse trouver un Conseil des Cinq-Cents, un Conseil des Anciens et cinq Directeurs ? Cette constitution peut être présentée à toutes les associations humaines, depuis la Chine jusqu’à Genève. Mais une constitution qui est faite pour toutes les nations, n’est faite pour aucune : c’est une pure abstraction, une œuvre scolastique faite pour exercer l’esprit d’après une hypothèse idéale, et qu’il faut adresser à l’homme, dans les espaces imaginaires où il habite.

Qu’est-ce qu’une constitution ? n’est-ce pas la solution du problème suivant ?

Étant données la population, les mœurs, la religion, la situation géographique, les relations politiques, les richesses, les bonnes et les mauvaises qualités d’une certaine nation, trouver les lois qui lui conviennent.

Or, ce problème n’est pas seulement abordé dans la constitution de 1795, qui n’a pensé qu’à l'homme.

Toutes les raisons imaginables se réunis-