Page:Considérations sur la France.djvu/124

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les apparences, plus d’esprit que son ouvrage, et qu’elle a fait peut-être tout ce qu’elle pouvoit faire. Elle disposoit de matériaux rebelles, qui ne lui permettoient pas de suivre les principes ; et la division seule des pouvoirs, quoiqu’ils ne soient divisés que par une muraille[1], est cependant une belle victoire remportée sur les préjugés du moment.

Mais, il ne s’agit que du mérite intrinsèque de la constitution. Il n’entre pas dans mon plan de rechercher les défauts particuliers qui nous assurent qu’elle ne peut durer ; d’ailleurs, tout a été dit sur ce point. J’indiquerai seulement l’erreur de théorie qui a servi de base à cette construction, et qui a égaré les François depuis le premier instant de leur révolution.

La constitution de 1795, tout comme ses aînées, est faite pour l' homme. Or, il n’y a point d’ homme dans le monde. J’ai vu, dans ma vie, des François, des Italiens, des

  1. En aucun cas, les deux Conseils ne peuvent se réunir dans une même salle. Consist. de 1795, tit.V, art. 60.