Page:Considérations sur la France.djvu/143

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Si un homme de bonne foi , n’ayant pour lui que le bon sens et la droiture, se demande ce que c’étoit que l'ancienne constitution françoise, on peut lui répondre hardiment : « C'est ce que vous sentiez, lorsque vous étiez en France ; c’est ce mélange de liberté et d’autorité de lois et d’opinions, qui faisoit croire à l'étranger, sujet d’une monarchie et voyageant en France, qu’il vivoit sous un autre gouvernement que le sien. »

Mais si l’on veut approfondir la question, on trouvera, dans les monumens du droit public françois, des caractères et des lois qui élèvent la France au-dessus de toutes les monarchies connues.

Un caractère particulier de cette monarchie, c’est qu’elle possède un certain élément théocratique qui lui est particulier, et qui lui a donné quatorze cents ans de durée : il n’y a rien de si national que cet élément. Les Évêques, successeurs des Druides sous ce rapport, n’ont fait que le perfectionner.

Je ne crois pas qu’aucune autre monarchie européenne ait employé, pour le bien de l'État, un plus grand nombre de Pontifes