Page:Considérations sur la France.djvu/151

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non contre le citoyen qui est soumis à la justice de l’État. » p.364.

« Les magistrats sont inamovibles, et ces offices importans ne peuvent vaquer que par la mort du titulaire, la démission volontaire ou la forfaiture jugée[1]. » p.356.

« Le Roi, pour les causes qui le concernent, plaide dans ses tribunaux contre ses sujets. On l’a vu condamné à payer la dîme des fruits de son jardin, etc. » p. 367, etc.

Si les François s’examinent de bonne foi dans le silence des passions, ils sentiront

  1. Etoit-on bien dans la question, en déclamant si fort contre la vénalité des charges de magistrature ? La vénalité ne devoit être considérée que comme un moyen d’hérédité ; et le problème se réduit à savoir si, dans un pays tel que la France, ou telle qu’elle étoit depuis deux ou trois siècles, la justice pouvoit être administrée mieux que par des magistrats héréditaires ? La question est très-diffîcile à résoudre ; l'énumération des inconvéniens est un argument trompeur. Ce qu’il y a de mauvais dans une constitution, ce qui doit même la détruire, en fait cependant portion comme ce qu’elle a de meilleur. Je renvoie au passage de Cicéron : Nimia potestas est tribunorum, quis negat, etc. De leg. III. l0.