Page:Considérations sur la France.djvu/169

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Le devoir de tout bon François, en ce moment, est de travailler sans relâche à diriger l’opinion publique en faveur du Roi, et de présenter tous ses actes quelconques sous un aspect favorable. C’est ici que les royalistes doivent s’examiner avec la dernière sévérité, et ne se faire aucune illusion. Je ne suis pas François, j’ignore toutes les intrigues, je ne connois personne. Mais je suppose qu’un royaliste françois dise. : « Je suis prêt à verser mon sang pour le Roi : cependant, sans déroger à la fidélité que je lui dois, je ne puis m’empêcher de blâmer, etc. » Je réponds à cet homme ce que sa conscience lui dira sans doute plus haut que moi : Vous mentez au monde et à vous-même ; si vous étiez capable de sacrifier votre vie au Roi, vous lui sacrifieriez vos préjugés. D’ailleurs, il n’a pas besoin de votre vie, mais bien de votre prudence, de votre zèle mesuré, de votre dévouement passif, de votre indulgence même (pour faire toutes les suppositions) ; gardez votre vie dont il n’a que faire dans ce moment, et rendez-lui les services dont il a besoin : croyez-vous que les plus héroïques soient ceux qui retentissent dans les gazettes ? Les plus obs-