Page:Considérations sur la France.djvu/168

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toujours ses maîtres et ne les choisira jamais, mais pour le petit nombre de bons François que les circonstances rendront influens, de ne rien négliger pour arracher la nation à ces fluctuations avilissantes, en la jetant dans les bras de son Roi. Il est homme sans doute, mais a-t-elle donc l’espérance d’être gouvernée par un ange ? Il est homme, mais aujourd’hui on est sûr qu’il le sait, et c’est beaucoup. Si le vœu des François le replaçoit sur le Trône de ses pères, il épouseroit sa nation, qui trouveroit tout en lui ; bonté, justice, amour, reconnoissance, et des talens incontestables, mûris à l’école sévère du malheur[1] .

Les François ont paru faire peu d’attention aux paroles de paix qu’il leur a adressées. Ils n’ont pas loué sa déclaration, ils l’ont critiquée même, et probablement ils l’ont oubliée ; mais un jour ils lui rendront justice : un jour la postérité nommera cette pièce comme un modèle de sagesse, de franchise et de style royal.

  1. Je renvoie au chapitre X l’article intéressant de l'amnistie.