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SUR LA FRANCE

comme des erreurs entièrement désintéressées.

Mais que sommes-nous, foibles et aveugles humains ! et qu’est-ce que cette lumière tremblotante que nous appelons Raison ? Quand nous avons réuni toutes les probabilités, interrogé l’histoire, discuté tous les doutes et tous les intérêts, nous pouvons encore n’embrasser qu’une nue trompeuse au lieu de la vérité. Quel décret a-t-il prononcé ce grand Être devant qui il n’y a rien de grand ; quels décrets a-t*il prononcés sur le Roi, sur sa dynastie, sur sa famille, sur la France et sur l’Europe ? Où, et quand finira l’ébranlement, et par combien de malheurs devons-nous encore acheter la tranquillité ? Est-ce pour détruire qu’il a renversé, ou bien ses rigueurs sont-elles sans retour ? Hélas ! un nuage sombre couvre l’avenir, et nul œil ne peut percer ces ténèbres. Cependant, tout annonce que l’ordre de choses établi en France ne peut durer, et que l’invincible nature doit ramener la Monarchie. Soit donc que nos vœux s’accomplissent, soit que l’inexorable Providence en ait décidé autrement, il est curieux et même utile de re-