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CONSIDÉRATIONS

qu’elle ne la possède qu’au nom du Rùi. qu’on a dépêché un courrier au Souverain, qui est attendu incessamment y et que de toutes parts on arbore la cocarde blanche. La renommée s’empare de ces nouvelles, et les charge de mille circonstances imposantes. Que fera-t-on ? Pour donner plus beau jeu à la République, je lui accorde la majorité, et même un corps de troupes républicaines. Ces troupes prendront, peut-être, dans le premier moment, une attitude mutine ; mais ce jour-là même elles voudront dîner, et commenceront à se détacher de la puissance qui ne paie plus. Chaque officier qui ne jouit d’aucune considération, et qui le sent très-bien, quoi qu’on en dise, voit tout aussi clairement, que le premier qui criera : vive le Roi sera un grand personnage : l’amour-propre lui dessine, d’un crayon séduisant, l’image d’un général des armées de Sa Majesté Très Chrétienne, brillant de signes honorifiques, et regardant du haut de sa grandeur ces hommes qui le mandoient naguères à la barre de la municipalité. Ces idées sont si simples, si naturelles, qu’elles ne peuvent échapper à personne : chaque officier le sent ; d’où il suit qu’ils sont tous suspects