Page:Considérations sur la France.djvu/76

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seroit accepté par la Divinité, et qu’il pouoait faire équilibre à tous les maux qui menaçoient sa patrie[1].

Le christianisme est venu consacrer ce dogme, qui est infiniment naturel à l’homme, quoiqu’il paroisse difficile d’y arriver par le raisonnement.

Ainsi, il peut y avoir eu dans le cœur de Louis XVI, dans celui de la céleste Élisabeth, tel mouvement, telle acceptation capable de sauver la France.

On demande quelquefois à quoi servent ces austérités terribles, pratiquées par certains ordres religieux, et qui sont aussi des dévouemens ; autant vaudroit précisément demander à quoi sert le christianisme, puisqu’il repose tout entier sur ce même dogme agrandi, de l’innocence payant pour le crime.

L’autorité qui approuve ces ordres, choisit quelques hommes, et les isole du monde pour en faire des conducteurs.

Il n’y a que violence dans l’univers ; mais nous sommes gâtés par la philosophie mo-

  1. Piaculum omnis deorum irae. - Omnes minas periculaque ab diis, superis inferisque in se unum vertit. Tit. Liv. VIII. 9 et 10.