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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/29

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sommeil. Adieu, ange adoré, je te bénis d’être ce que tu es, je te rends grâces du charme inexprimable que tu répands sur ma vie.

X. Benjamin Constant à Madame Lindsay 4 janvier 1801, midi.

Je vous verrai aujourd’hui, je dînerai avec vous, je passerai avec vous la plus grande partie de la journée. J’ai bien besoin d’une longue soirée pour me dédommager de ces deux jours perdus pour le bonheur. Au reste, chaque jour me rend plus à moi-même, c’est-à-dire à vous, qui êtes le seul intérêt de ma vie. Ce que j’espérais s’accomplit : ses relations se reforment. Elle[1] rentre dans la société, et comme mes refus, motivés sur mes opinions, me dispensent de l’y suivre, je pourrai, sans offenser son cœur, consacrer à celle que j’aime des heures que m’enlevaient d’anciens égards et des ménagements que vous êtes faite pour comprendre, sans en être blessée de ce que je me réjouis de ce que mon bonheur ne fait de mal à personne. Oh ! vous n’avez pas besoin du malheur d’une autre pour être sûre que vous régnez seule sur toute mon existence ! Anna, je vous aime.

  1. Mme de Staël.