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Page:Constant - Adolphe (Extraits de la correspondance), 1960.djvu/34

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ma réputation, et par conséquent de mettre moins d’entraînement et plus de régularité dans ma vie. Voilà l’histoire de ce que j’ai fait et éprouvé. Mon dernier but, ma véritable espérance, c’est de vivre en vous et avec vous. Votre figure, votre voix, votre esprit, votre cœur, tout, jusqu’aux défauts de votre impétueux caractère, me sont chers et doux à voir. Vous êtes l’idéal d’une femme, je vous l’ai dit souvent, et je ne conçois pas qu’après vous avoir aimée, je puisse en aimer une autre, ou cesser de vous regarder comme le seul intérêt profond de ma vie, et le centre de toutes mes espérances, de toutes les affections de mon cœur. Je vous verrai d’abord après le Tribunat, à moins qu’il ne finisse extrêmement tard. Mais il est certain que je serai libre à quatre heures…

XIII. Benjamin Constant à Madame Lindsay 21 janvier 1801.

Ange d’amour, je ne vous verrai pas ce soir. Je veux me débarrasser de mon maudit travail, je veux le faire bien, parce qu’il sera peut-être le dernier et qu’il faut qu’il soit digne de vous et de moi : de vous surtout, dont j’adore tous les jours plus le caractère, et dont j’idolâtre chaque jour davantage la figure.