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LETTRE SUR JULIE[1]
Vous me demandez de m’entretenir avec vous de l’amie que nous avons perdue, et que nous regretterons toujours. Vous m’imposez une tâche qui me sera douce à remplir. Julie a laissé dans mon cœur des impressions profondes, et je trouve à me les retracer une jouissance mêléede tristesse. Elle n’était plus jeune quand je la rencontrai pour la première fois ; le temps des orages était passé pour elle. Il n’exista, jamais entre nous que de l’amitié. Mais comme il arrive souvent aux femmes que la nature a douées
- ↑ Cette lettre concerne une personne morte depuis longtemps ; mais plusieurs de nos contemporains l’ont connue, et verront peut-être avec quelque intérêt cet hommage rendu à la mémoire d'une femme qui, dans sa jeunesse, avait eu beaucoup d'admirateurs, et qui, dans un âge plus avancé, avait conservé beaucoup d'amis. (Note de Benjamin Constant.)