Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/197

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reçut le présent, et fit servir à dîner au bon vieillard Liu.

Pendant ce temps-là elle dressa elle même sa requête ; car, étant d’une famille de lettrés, elle écrivait avec élégance : après quoi ayant fait venir une chaise à porteurs, elle part accompagnée de quelques esclaves, et suivie du bon vieillard elle se rend à l’hôtel du mandarin.

Aussitôt que ce magistrat parut sur son siége, l’un et l’autre s’écrièrent : « L’innocent est opprimé par la calomnie ! » et en même temps la dame présenta sa requête. Le mandarin, l’ayant lue, fit approcher la dame et lui fit diverses questions. Elle expliqua fort en détail tout ce qui avait causé la disgrace de son mari ; et elle finit par dire que ce jour-là même le vendeur de gingembre étant heureusement arrivé dans la ville, elle venait d’être convaincue de l’affreuse calomnie