Page:Contes chinois publies par Abel-Remusat, 1827, tome second.djvu/198

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dont elle demandait justice dans sa requête.

Le mandarin l’ayant écoutée attentivement, fit approcher Liu à son tour, pour l’interroger. Celui-ci raconta le commencement et la fin de la dispute où il avait reçu quelques coups. Il expliqua de quelle manière il avait été en gagé à vendre la pièce de taffetas, et satisfit entièrement par ses réponses à toutes les questions qui lui furent faites.

« Mais, répliqua le mandarin, n’auriez vous pas été gagné à force d’argent par cette femme, pour venir rendre ici ce témoignage ? » Liu, frappant du front contre terre, répondit aussitôt : « Une pareille feinte n’est pas praticable : je suis un marchand de Hou-tcheou, qui fais mon commerce dans cette ville depuis plusieurs années ; j’y suis connu d’un grand nombre de personnes ; comment pourrais-je en imposer ? Si ce qu’on a