Page:Contes de Madame de Villeneuve, tome 4.djvu/156

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la voyant pas arriver, la pénétroit de douleur, dans cette inquiétude, & sans sçavoir pourquoi : le jour lui sembloit fort lent à paroître : elle s’apperçut à peine qu’elle se leva, & après le travail ordinaire, ayant mis ses moutons dehors dans l’intention de faire ce qu’elle avoir fait la veille, elle les suivit en rêvant.

Sa rêverie étoit si forte qu’elle ne fit aucune attention que son troupeau prenoit le chemin qu’elle vouloit éviter ; & elle ne le reconnut que lorsqu’elle fut auprès des arbres, son azile ordinaire. Elle n’hésita point sur le parti qu’elle avoit à prendre, en s’éloignant brusquement : mais venant à considérer qu’étant encore bien matin elle auroit le tems de se laver le visage & les mains, & d’aller saluer les Nayades avant que le Chasseur fût arrivé, elle