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Page:Contes tjames, trad. Landes, 1887.djvu/37

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dalah[1] qu’elle irait vendre. Cette femme alla acheter du coton et le rapporta à la princesse pour le tisser. La princesse tissa une paire de dalah et les donna à la femme pour aller les vendre. Elle ôta sa bague de son doigt et la mit au doigt de la femme, et dans ses recommandations lui enjoignit de ne pas aller vendre n’importe où, mais d’aller dans le palais du roi et là de crier sa marchandise.

Cette femme obéit aux ordres de sa fille, elle prit les dalah et alla les vendre au palais du roi. Les serviteurs de gauche, les serviteurs de droite lui demandèrent : Que portez-vous pour vendre ? Elle répondit : Je porte des dalah. Les serviteurs de gauche et les serviteurs de droite allèrent rendre compte au roi. Le roi leur ordonna de dire à la femme de lui porter les dalah pour les acheter. Les serviteurs de gauche et les serviteurs de droite dirent à la femme de venir, le roi ordonna à la femme de lui montrer les dalah. Elle les lui montra. Le roi vit ces dalah brodés de fleurs semblables à celles que tissait la main de sa fille, le roi se mit à sangloter ; il appela la reine et sa fille aînée et sa fille cadette et Noix de Coco pour venir voir ces dalah. Ils vinrent tous et ils virent ces dalah semblables à ceux que tissait la princesse dernière née. La reine pleura, Noix de Coco pleura, la sœur aînée et la sœur cadette pleurèrent aussi.

Le roi demanda à la femme : Qui a tissé ces dalah ? Elle répondit : C’est ma fille. Le roi dit : Est-ce la fille de vos entrailles ou comment ? La femme répondit : Ce n’est pas la fille de mes entrailles, c’est une que j’ai trouvée. Ce jour-là j’étais allée avec mon mari ramasser des coquillages, nous entendîmes les gémissements d’un enfant nouveau-né dans une coquille nacrière, mon mari et moi nous prîmes la coquille et nous la rapportâmes à

  1. Dalah, espèce de coiffure.