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IV

KADŒK GENDRE[1]


Autrefois il y avait une femme et un mari. Ils avaient une fille non mariée qui venait d’atteindre quinze ans. Deux ou trois fois des garçons étaient venus la demander, mais ses parents l’avaient refusée ; ils attendaient qu’il se présentât un garçon qui connût les lettres pour la lui donner en mariage.

Par la suite la mère et le père de Kadœk allèrent demander cette fille à ses parents pour Kadœk. Ils allèrent sonder les intentions de ces époux. Arrivés à leur maison ils leur dirent : Nous voudrions dire quelque chose à nos parents (par alliance), mais

  1. Ce conte est intéressant, ainsi que le numéro 12, par les renseignements qu’il nous donne sur la manière dont se forment les nouveaux ménages et cette espèce de prise à l’essai du futur mari. L’on remarquera que la rupture donne, dans certains cas, lieu à une indemnité au profit de la femme. Ici il n’en est pas question, soit parce que le conteur a négligé un détail qui va de soi, soit parce que la fille est trop heureuse d’être débarrassée d’un niais. On remarquera aussi les formes dans lesquelles sont faites les propositions de mariage. On trouvera dans d’autres occasions des circonlocutions semblables.