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KAJONG ET HALŒK

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En ce temps-là Kajong et Halœk étaient l’une la véritable fille, l’autre la fille adoptive. D’elles deux l’on ne savait qui était l’ainée, qui la cadette, car elles étaient du même âge. La mère était tourmentée dans son cœur les voyant aussi égales, ne sachant qui était l’aînée et qui la cadette.

La mère dit à Halœk d’appeler Kajong sœur aînée. Halœk répondit à sa mère que Kajong et elle étaient pareilles, que sa mère fit ce qu’elle voudrait elle y consentait, mais elle ne l’appellerait pas sœur aînée. Alors la mère ordonna à Kajong d’appeler Halœk sœur aînée, et Kajong n’y consentit pas davantage. (Elle voulut alors) qu’un jour Kajong appelât Halœk sœur aînée et le jour suivant demoiselle.

Halœk dit à la mère : Si Kajong devait l’appeler demoiselle, qu’elle l’appelât demoiselle, si elle devait l’appeler sœur aînée

  1. Voir Contes et Légendes annamites, 22. L’héroïne de ce conte est nommée dans le texte tantôt Jong tantôt Kajong. J’ai adopté dans la traduction une désignation uniforme.