Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 24, 1846.djvu/329

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Dans ce moment, il voulait voir s’ils se trouvaient encore autour et à l’intérieur des moulins.

— Venez, dit-il en faisant signe à Maud de le suivre ; nous aller. Eux dorment et mangent et parlent. Major prisonnier maintenant ; dans une demi-heure, major libre.

C’en était assez pour le cœur ardent, dévoué et généreux de Maud. Elle descendit aussi vite que son guide le sentier qui était devant elle, et en cinq minutes ils atteignirent le bord du ruisseau à un point où ils ne pouvaient être vus du moulin. Là, un énorme pin avait été jeté en travers du torrent, et l’on en avait aplani la surface de façon à en faire un pont convenable pour ceux dont le pied était sûr et l’œil ferme. Nick regarda derrière lui en passant le pont pour voir si sa compagne pouvait le suivre, et un simple coup d’œil lui suffit pour voir que toute crainte à cet égard devenait inutile. Ils furent bientôt en sûreté sur l’autre bord.

— Bien, murmura l’Indien, jeune squaw faite pour être l’épouse d’un guerrier.

Maud ne fit attention ni au compliment ni à l’expression de physionomie qui l’accompagnait ; elle fit seulement un geste d’impatience pour engager Nick à continuer de marcher. Il la regarda avec attention et pendant un instant, il sembla hésiter, mais elle répéta son geste et Nick se remit en route.

La marche de Nick devenait nécessairement plus réservée et plus lente. Il fut bientôt obligé de quitter le sentier commun et d’incliner vers la gauche du côté du rocher afin de ne pas être vu. Depuis le moment où il avait atteint le pont rustique jusqu’à celui où il prit cette précaution, il avait seulement longé la grande route sur laquelle il y avait toujours le danger de rencontrer un messager voyageant dans la vallée.

Mais Nick n’était pas homme à s’égarer. Quand il fut au milieu des sentiers, il en prit un qui l’amena dans celui par lequel était descendu le capitaine Willoughby. Arrivé à l’endroit où s’était arrêté Joyce, Nick fit une pause, et après avoir écouté attentivement, il s’adressa à sa compagne :

— Jeune squaw hardie, dit-il d’un ton encourageant, maintenant avoir besoin d’un cœur de guerrier.

— Je puis vous suivre, Nick, si loin que vous alliez. Pourquoi vous défier de mes forces ?

— Parce que lui ici, là bas. Femme aime homme, homme aime