Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 3, 1839.djvu/121

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de la compagnie resta dans le corridor, pendant que le colonel Howard présentait le capitaine aux dames.

— Miss Plowden, dit-il à Catherine, par hasard la plus voisine de lui, voici mon ami le capitaine Borroughcliffe, qui désirait depuis longtemps avoir l’honneur de vous voir. Je ne doute pas que l’accueil qu’il recevra ne lui donne lieu de se féliciter d’y avoir enfin réussi.

Catherine sourit, et répondit d’un ton qui pouvait s’interpréter de deux manières différentes :

— Je ne sais comment remercier dignement le capitaine de tous les soins qu’il a pris pour garder de pauvres recluses.

Le capitaine la regarda un instant en face avec des yeux qui semblaient la menacer de représailles.

— Un seul de vos sourires, Madame, répondit-il, serait une ample récompense pour des services plus réels que ceux que je ne vous ai rendus qu’en intention.

Catherine le salua avec plus de bienveillance qu’elle n’avait coutume d’en accorder à ceux qui portaient son uniforme.

Le colonel continua sa ronde.

— Je vous présente miss Alix Dunscombe, capitaine, fille d’un digne ecclésiastique, autrefois ministre de cette paroisse. Elle nous fait le plaisir de nous accorder souvent sa compagnie, mais jamais autant que nous le désirerions.

Le capitaine répondit civilement à la révérence polie de miss Dunscombe par une inclination de tête, et suivit le colonel qui le conduisit devant sa nièce.

— Miss Howard, permettez-moi de vous présenter le capitaine Borroughcliffe, qui, s’étant volontairement chargé de la défense de Sainte-Ruth dans ce temps critique, a droit aux bonnes grâces de celle qui en est la maîtresse.

Cécile se leva avec grâce et l’accueillit avec son air d’affable douceur. Le capitaine ne répondit rien au compliment d’usage qu’elle lui adressa ; mais, après avoir fixé les yeux un instant sur ses traits expressifs, il porta presque involontairement la main droite sur sa poitrine, et la salua en baissant la tête jusqu’à la garde de son épée.

Après ces formalités, le colonel annonça qu’il était prêt à recevoir les prisonniers. Tandis que Dillon ouvrait la porte, Catherine jeta un coup d’œil ferme sur les étrangers, et vit la lumière