Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 3, 1839.djvu/169

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de vous présenter M. Fitzgerald, cornette de dragons dans la cavalerie légère.

Les deux officiers se saluèrent, et le vieillard continua.

— M. Fitzgerald a eu la bonté d’amener ici un détachement de sa troupe pour conduire ces coquins sous bonne et sûre garde, soit à Londres, soit en toute autre ville, où ils trouveront assez de braves et loyaux officiers pour former une cour martiale qui ordonnera leur exécution comme espions. Mon digne parent Kit Dillon a reconnu d’un seul coup d’œil qui ils étaient ; tandis que vous et moi, comme deux vrais enfants, nous ne pensions que les enrôler pour le service du roi. Mais Christophe a des yeux et une tête comme peu de gens peuvent se vanter d’en posséder, et je voudrais qu’il pût recevoir ce qui lui est dû au barreau d’Angleterre.

— C’est ce qui est à désirer, Monsieur, répondit Borroughcliffe avec un air grave, qu’il devait partie aux efforts qu’il faisait pour donner de l’effet à ce sarcasme, partie au souvenir de ce qui s’était passé la nuit précédente. Mais quelle raison a eue M. Christophe Dillon pour croire que ces trois marins ne sont pas ce qu’ils paraissent ?

— Je n’en sais rien, mais je garantirais sur ma vie qu’il en a eu de bonnes et valables. Christophe est un homme à trouver des raisons pour tout ; car vous savez que c’est la pierre fondamentale de sa profession, et il sait les déduire en lieu convenable. Mais vous savez, Messieurs, qu’il arrive souvent que les membres du barreau ne peuvent avoir la bouche franche et ouverte du soldat sans mettre en danger la cause dont ils sont chargés. Oui, oui, fiez-vous-en à moi ; Kit a eu de bonnes raisons, et il les fera connaître en temps et lieu.

— J’espère donc que vous reconnaîtrez qu’ils ont été bien gardés, colonel. Je crois que vous m’avez dit que les fenêtres étaient trop élevées pour qu’elles pussent servir à leur évasion ; c’est pourquoi je n’ai pas placé de sentinelle sous les croisées, à l’extérieur du bâtiment.

— Ne craignez rien, mon digne ami, s’écria le colonel ; à moins que vos gens ne se soient endormis à leur poste, je vous réponds que les coquins sont en sûreté. Mais comme il sera nécessaire de les emmener promptement, avant que l’autorité civile mette la main sur eux, rendons-nous dans le corps de bâtiment qui est sur