Page:Cooper - Œuvres complètes, éd Gosselin, tome 6, 1839.djvu/404

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préparé, et le mirent dans un bon lit, luxe qu’il n’avait pas connu depuis près d’un an.

Aggy vint alors dire à Effingham que M. Temple désirait lui parler dans sa bibliothèque, et Olivier, laissant Natty près de son aïeul, s’y rendit aussitôt. Il y trouva le juge avec le major Hartmann.

— Lisez ce papier, Olivier, lui dit Marmaduke dès qu’il le vit entrer, et vous verrez que, bien loin de vouloir faire tort à votre famille pendant ma vie, j’avais au contraire pris des mesures pour que justice lui fut rendue, et même après ma mort.

Le jeune homme prit le papier qui lui était présenté, et vit du premier coup d’œil qu’il contenait le testament de M. Temple. Tout troublé, tout agité qu’il était, il reconnut ensuite que la date en correspondait exactement à l’époque où Marmaduke avait été plongé quelque temps dans l’accablement, après avoir reçu des nouvelles de son correspondant d’Angleterre. À mesure qu’il avançait dans cette lecture, ses yeux se mouillaient, et sa main pouvait à peine soutenir le papier qu’il lisait, tant elle tremblait violemment.

Le testament commençait par le préambule d’usage, et M. Van der School n’y avait pas oublié un seul mot de forme ou de pratique ; mais ensuite on y reconnaissait visiblement le style de Marmaduke. Il rapportait, de la manière la plus claire et la plus précise, les obligations qu’il avait au colonel Effingham, la nature de leur liaison, les circonstances qui les avaient séparés, et la confiance entière que son ami avait eue en lui. Il expliquait alors les motifs d’une conduite qui avait pu paraître suspecte au colonel, malgré les sommes considérables qu’il lui avait envoyées, et disait ensuite que, voyant que son ami ne voulait recevoir aucune de ses lettres, il avait fait des recherches inutiles dans le Connecticut pour découvrir le major Effingham, son père, qui en avait disparu tout à coup, et qu’il avait lieu de croire que le fils du colonel avait péri dans un naufrage.

Après avoir ainsi établi clairement tous les faits dont nos lecteurs doivent maintenant tenir la chaîne, il établissait le compte des sommes qu’il avait reçues de son ami. Il léguait ensuite au major Olivier Effingham, au colonel Edwards Effingham, ou à Olivier Edwards Effingham, fils de ce dernier, ou à leurs descendants en ligne directe, la moitié de tous les immeubles qui lui appar-