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LES


PURITAINS D’AMÉRIQUE


OU


LA VALLÉE DE WISH-TON-WISH.


Elle est morte pour lui, morte pour tous, hélas !
Son luth nous reste seul, muet et solitaire :
Nous écoutons en vain, c’en est fait ! de ses pas
L’écho ne redit plus le bruit si doux naguère.

Rogers.




CHAPITRE PREMIER.

Je peux renoncer à ma main, mais non pas à ma foi.
Shakspeare.



C’est dans une époque reculée des annales américaines qu’il faut chercher les incidents sur lesquels se fonde cette histoire. Un demi-siècle s’était écoulé depuis qu’une colonie d’Anglais pieux et dévoués, fuyant la persécution religieuse, débarquèrent sur le roc de Plymouth. Eux et leurs descendants avaient déjà transformé bien des déserts immenses en de riches plaines et de riants villages. Les travaux des émigrants s’étaient arrêtés au pays qui borde la mer, car la proximité des eaux qui roulaient entre eux et l’Europe semblait leur dernier lien avec le pays de leurs pères et le séjour lointain de la civilisation ; mais le goût des entreprises, le désir de trouver des champs plus fertiles, et la tenta-