Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/240

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À mon cher cousin et ami Auguste Baudrit.


I

Elle était orpheline et servait dans les fermes.
Saint-Martin et Saint-Jean d’été sont les deux termes
Où les gros métayers, au chef-lieu de canton,
Disputant et frappant à terre du bâton,
Viennent, pour la saison, louer des domestiques.
A peine arrivait-elle en ces marchés rustiques,
Qu’un fermier l’embauchait au plus vite, enchanté
Par sa figure franche et sa belle santé ;
Et les plus rechignés comme les plus avares
Lui prenaient le menton en lui donnant ses arrhes
Et lui payaient encore un beau jupon tout neuf.