Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/248

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

A l’époux qui mentait, – dévoûment incompris, –
De son dur esclavage elle envoyait le prix.


IV

L’hiver revint, joyeux : grands dîners, bals, théâtres,
Le nourrisson avait des toux opiniâtres,
Et sous son front ridé brillaient ses yeux trop grands
Bref, le pauvre chétif, un soir que ses parents
Étaient allés bâiller à quelque opéra bouffe,
Eut un de ces accès trop longs dont on étouffe,
Sa nourrice le vit expirer sur son sein ;
Puis la mère, en rentrant, trouva le médecin
Penché sur le petit cadavre déjà roide,
Et, confuse, ayant peur de paraître trop froide,
Fit, pour pleurer beaucoup, des efforts inouïs.

Congédiée alors avec quelques louis
Et l’esprit inquiet de cette mort subite,
La nourrice voulut revenir au plus vite
Au fils qu’elle pouvait allaiter aujourd’hui,
A l’enfant campagnard, qui se portait bien, lui !