Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/277

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Et qu’elle avait, derrière, un carré de jardin
Où, sous un frêle arceau de jaunes capucines,
Dérobée aux regards des fenêtres voisines,
L’enfant pouvait jouer au soleil, dans les fleurs.

Comme il n’espérait pas revoir des jours meilleurs ;
Que son nom, nom fameux, vieux comme la bannière
De saint Denis, c’était cette enfant, la dernière,
Qui devait, fille pauvre et sans dot, le porter ;
Qu’une mésalliance était à redouter ;
Pour elle cet athée avait rêvé le cloître.
Aussi souriait-il, plus calme, en sentant croître
Dans ce cœur virginal le lys pur de la foi.
D’autre part, il aimait son fauteuil, son chez soi,
Trouvait l’office long et l’église glacée ;
Et l’unique servante était bien trop pressée
Pour conduire l’enfant pieuse qui voulut
Bientôt entendre messe, et vêpres, et salut.
— A cette époque-là, venait chez ce vieux noble
Qui possédait encor quelques champs, un vignoble
Près d’une métairie à l’ombre des pommiers,
Un garçon de seize ans, le fils de ses fermiers,
Qui, jugé trop chétif pour la vie ordinaire
De la campagne, était élève au séminaire.
Un beau jour, ce petit paysan fut chargé