Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/278

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Par l’aïeul, le dimanche étant jour de congé,
De se rendre à l’église avec la demoiselle
Et de la ramener après cela chez elle.
On l’en récompensait par sa place aux repas
Et par l’accueil. C’était tout simple, n’est-ce pas ?
Cet humble protégé, collégien rustique,
Pouvait, à la rigueur, servir de domestique,
Bien que, pour être prêtre, il apprit le latin.
— Depuis lors, les enfants, le dimanche matin,
Côte à côte, et prenant toujours la même place
Sous le vitrail en feu de la grande rosace,
S’asseyaient dans la nef profonde et priaient Dieu.
La petite fillette était vouée au bleu,
Toilette qui sied bien aux couleurs enfantines,
Et tous ses vêtements, chapeau, robe et bottines,
Comme son âme, était de la couleur du ciel.
Quant au pauvre garçon, le noir officiel
Et les habits de drap, à coupe droite et triste,
Pouvaient lui donner l’air un peu séminariste ;
Mais, chez les bonnes gens qui prenaient le chemin
De l’église et voyaient, se tenant par la main,
Passer les deux enfants avec leurs eucologes,
C’étaient des hochements de tête et des éloges
De leurs regards brillants de douce piété.
Seulement ils étaient d’une timidité