Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/351

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On serait latiniste et gourmand achevé ;
Et, par la rue où l’herbe encadre le pavé,
On viendrait tous les jours une heure à Notre-Dame,
Faire un somme, bercé d’un murmure de femme.


XXII

Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle,
Le toit, les ornements de fer et la margelle
Du puits, le haut des murs, les balcons, le vieux banc,
Sont comme ouatés, et, dans le jardin, tout est blanc.
Le grésil a figé la nature, et les branches
Sur un doux ciel perlé dressent leurs gerbes blanches.
Mais regardez. Voici le coucher du soleil.
A l’occident plus clair court un sillon vermeil.
Sa soudaine lueur, féerique, nous arrose
Et les arbres d’hiver semblent de corail rose.


XXIII

De la rue on entend sa plaintive chanson.
Pâle et rousse, le teint plein de taches de son,