Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/358

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Des arbres et des fleurs exotiques dans l’air,
Cette création, sous un ciel pur et clair,
Tout cela fait penser au paradis terrestre ;
Et tout en écoutant, sous un sapin alpestre,
Le grondement profond des lions en courroux,
On regarde, devant les naïfs tourlourous,
Tendant la trompe, avec ses airs de gros espiègle,
L’éléphant engloutir les nombreux pains de seigle.


XXXIV

En plein soleil, le long du chemin de halage,
Quatre percherons blancs, vigoureux attelage,
Tirent péniblement, en butant du sabot,
Le lourd bateau qui fend l’onde de l’étambot ;
Près d’eux, un charretier marche dans la poussière.
La main au gouvernail, sur le pont, à l’arrière,
N’écoutant pas claquer le brutal fouet de cuir,
Et regardant la rive et les nuages fuir,
Fume le marinier, sans se fouler la rate,
— « Le peuple et le tyran ! » me dit un démocrate.