Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/359

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XXXV

Prés du rail où souvent passe comme un éclair
Le convoi furieux et son cheval de fer,
Tranquille, l’aiguilleur vit dans sa maisonnette.
Par la fenêtre on voit l’intérieur honnête,
Tel que le voyageur fiévreux doit l’envier.
C’est la femme parfois qui se tient au levier,
Portant sur un seul bras son enfant qui l’embrasse.
Jetant son sifflement atroce, le train passe
Devant l’humble logis qui tressaille au fracas.
Et le petit enfant ne se dérange pas.


XXXVI

L’allée est droite et longue, et sur le ciel d’hiver
Se dressent hardiment les grands arbres de fer,
Vieux ormes dépouillés dont le sommet se touche.
Tout au bout, le soleil, large et rouge, se couche.
A l’horizon il va plonger dans un moment.
Pas un oiseau. Parfois un lointain craquement