Page:Coppée - Œuvres complètes, Poésies, t1, 1885.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans les taillis déserts de la forêt muette ;
Et là-bas, cheminant, la noire silhouette,
Sur le globe empourpré qui fond comme un lingot,
D’une vieille à bâton, ployant sous son fagot.


XXXVII

Hier, sur une grand’route où j’ai passé prés d’eux,
Les jeunes sourds-muets s’en allaient deux par deux,
Sérieux, se montrant leurs mains toujours actives.
Un instant j’observai leurs mines attentives
Et j’écoutai le bruit que faisaient leurs souliers.
Je restai seul. La brise en haut des peupliers
Murmurait doucement un long frisson de fête ;
Chaque buisson jetait un trille de fauvette,
Et les grillons joyeux chantaient dans les bleuets.
Je penserai souvent aux pauvres sourds-muets.


XXXVIII

Comme le champ de foire est désert, la baraque
N’est pas ouverte, et, sur son perchoir, le macaque