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des églises du désert.

tier. Il est difficile de le faire mieux connaître qu’en dévoilant ainsi des secrets qui montrent à la fois le désordre de la marche de l’administration, la situation précaire des églises, et la sagesse de leur attitude politique autant que de leur attitude religieuse.



CHAPITRE IV.


Capture et exécution du pasteur Desubas. — Stances sur sa mort. — Événements de Vernoux. — Juridiction des intendants. — Lettre de Paul Rabaut à l’intendant du Languedoc. — Placet des églises au roi. — Persécutions contre les mariages, à Montauban.


Les ministres de Louis XV, et notamment le comte de Saint-Florentin, agissaient probablement avec bonne foi, lorsqu’ils répétaient sous main, soit aux amis des églises du désert en France, soit aux puissants étrangers qui s’intéressaient à leur sort, que si les protestants du midi consentaient à tenir des assemblées secrètes ou peu nombreuses, on les laisserait en repos. Cette prétendue tolérance administrative fut reproduite un grand nombre de fois, même pendant la durée des plus vives persécutions. C’était là une généralité bonne à produire dans les salons brillants de Versailles ou dans les cercles philosophiques et lettrés de Paris. Mais dans la pratique administrative du Languedoc, ce principe n’avait aucun sens. Il était inconciliable avec le genre de ces populations. En effet, ces populations étaient nombreuses, et les assemblées ne pouvaient pas être composées de peu de monde. Ensuite les réunions ne pouvaient avoir